Musique Touarègue

La musique traditionnelle est souvent jouée de façon simple : un poème chanté accompagné à l'imzad, joué les soirs autour du feu sur le parcours des caravanes. D´une manière générale, la musique est indifféremment jouée par les hommes et par les femmes, mais il existe une spécialisation.

La versification touarègue est très rigoureuse, il existe plusieurs types de poèmes : appelés 'seienin', 'in-aller-lalla' et 'aliuen'. Cette dernière, Aliuen est seulement jouée par des femmes pendant des cérémonies de mariage. Pour chacune il y a une façon particulière de jouer l'imzad. Cette musique ressemble à certaines musiques de certaine tribus des montagnes de l'Atlas au Maroc.

L'imzad est seulement joué par les femmes, et c'est même un signe de bonne éducation de bien en jouer. C'est souvent la mère ou la tante qui enseigne l'art de jouer l'Imzad... et très peu de femmes jouent très bien : on vient souvent de très loin pour les écouter.

Aujourd'hui l'imzad est de moins en moins joué, et progressivement remplacé par le tobol, qui est joué par les hommes pendant les grandes cérémonies, et les mariages. La musique est plus rythmée, et se rapproche plus de la musique des peuples Noirs du sud du Sahara, notamment l'Adrar-des-Ifoghas.

Plus simplement, les artistes hommes chantent seuls, improvisant de très belles arabesques à la gloire d´une femme, laissant libre cours à ses émotions. Ce style s´appelle Tichioué. Il s´agit en fait d´un morceau entièrement chanté par un homme seul, chant d´amour, ou récit de combats.

( 468KB, "Abalangueoua", Niger)


Les Touaregs d'aujourd'hui jouent de la guitare ou une sorte de oud tout en chantant. Ils peuvent être accompagnés par des percussions, des claquements de main, sur un rythme berbère typique. Des femmes font le chœur : c´est là la forme la plus moderne de la musique touarègue telle qu´elle se joue au sud de l´Algérie, notamment par des jeunes artistes Touaregs sédentaires.

La musique la plus pratiquée et la plus connue des voyageurs est le Tindé. Une femme soliste chante et marque le rythme au tambour. Un chœur de taille variable répond  à la chanteuse. Á ce rythme hypnotique viennent se mêler des claquements de main, parfois le son d´une cruche ou d´un tambour à eau.

Il existe deux sortes de Tindé: le Tindé Nomnas  (chants de louange)

( 574K, extrait de "Tassikissikit", Niger, et 328KB, extrait de "Tillé", Niger)

et le Tindé n´Gouma (Tindé de possession, chants d´exorcisme). 

( 468KB, extrait de "Chaibou", Niger)

Le premier est souvent joué avec un rythme plus rapide, peut rythmer la danse des hommes.

Petits extraits de musique du CD anthologie de la musique du Niger (c) Ocora Radiofrance.

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